« Le paysage médiatique national : 25 ans de réalisations et de défis » est le thème d’un conférence organisée, mercredi à Rabat, à l’initiative de l’Institut Supérieur de l’Information et de la Communication (ISIC).
Cette conférence a été l’occasion de passer en revue les principales évolutions qu’a connues le paysage médiatique national au cours des 25 dernières années, depuis l’accession au Trône de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Les intervenants ont saisi cette opportunité pour aborder plusieurs axes, notamment l’évolution de la législation se rapportant aux médias au Maroc, les effets des progrès technologiques et professionnels sur le secteur audiovisuel, ainsi que la structuration du secteur des médias publics et la mise à niveau des radios privées.
Intervenant à cette occasion, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a affirmé que la vision royale éclairée a jeté, au cours du dernier quart de siècle, les bases d’un modèle sociétal moderne, faisant de la réforme du paysage médiatique l’un de ses piliers.
La Constitution de 2011 a conforté cette approche, a relevé M. Bensaid, soulignant que le paysage médiatique national « a connu des mutations structurelles profondes » en phase avec les orientations politiques, économiques, sociales et culturelles dans le Royaume.
Cette évolution, a-t-il poursuivi, porte sur plusieurs aspects, notamment la levée du monopole de l’État et la libéralisation du secteur audiovisuel, l’adoption de nouvelles lois organiques, la création du pôle public, la réforme du cadre réglementaire des professions journalistiques, la promotion de la presse d’agence, ainsi que la création d’organismes de régulation, de suivi et de supervision du secteur, tels que la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA) et le Conseil national de la presse.
Il a, dans ce sens, estimé que ces réformes, couplées au rôle positif des institutions médiatiques nationales et des organisations professionnelles ainsi qu’aux avancées technologiques rapides et successives dans le domaine de l’information et de la communication, ont contribué à la promotion de la profession et au développement de la culture médiatique.
De son côté, le directeur de l’ISIC, Abdellatif Bensafia a souligné que ce colloque marque une réflexion sur 25 ans de réalisations en termes d’action stratégique des médias au Maroc et leurs perspectives d’avenir.
Il s’agit également d’une occasion de dresser le bilan de l’évolution des médias afin de contribuer au débat public visant à consacrer les valeurs démocratiques et à soutenir des projets de développement structurants, a-t-il ajouté.
Pour sa part, l’ancien directeur de l’ISIC, Mohamed Drissi Alami Machichi, a souligné, dans une intervention sur « L’évolution de la législation médiatique au Maroc », que cette législation a connu un développement important dans la mesure où elle est intimement liée à l’évolution de la société, à sa dynamique et à sa vitalité.
M. Alami Machichi a, à cet égard, rappelé les différentes étapes de l’élaboration des lois sur les médias au Maroc, aussi bien pendant la période du protectorat qu’après l’indépendance, estimant que la législation au Maroc couvre les libertés publiques dans leur ensemble.
Prenant la parole, l’ancien ministre de la Communication, Mohamed Nabil Benabdallah est revenu sur la structuration du secteur public des médias et la mise à niveau des radios privées, particulièrement sur le plan juridique, mettant en exergue les phases de réforme qu’a connues la presse nationale et les politiques publiques ayant accompagné ce processus.
M. Benabdallah a relevé que cette rencontre constitue une occasion de discuter des défis, des réformes et de l’état des lieux du paysage médiatique national.
Quant au président de la commission provisoire pour la gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition, Younes Moujahid, il a abordé l’état des lieux actuel et l’avenir de la presse, de la version papier aux supports électroniques, rappelant les débats ayant accompagné les différentes réformes du secteur de l’information et de la communication, et les législations y afférentes.
Il a souligné l’importance que les législations et les politiques publiques soient en phase avec l’évolution des médias et l’essor de nouvelles formes de journalisme, notamment les médias électroniques qui occupent une place importante dans le paysage médiatique national, rappelant qu’auparavant, le code de la presse et de l’édition régissait uniquement la presse écrite.
Dans une intervention sur « Les médias en temps de crise: une expérience d’un quart de siècle », Mohamed Allali, professeur à l’ISIC, s’est attardé sur le rôle de premier plan que jouent les acteurs médiatiques, en particulier les médias publics, lors des événements marquants au Maroc.
Il a mis en avant l’importance des études en matière de communication politique, en particulier la communication de crise, étant donné qu’elle s’est hissée actuellement au rang de mécanisme de médiation au sein des sociétés, pour anticiper les crises telles que les catastrophes naturelles.
MAP 10 Juillet 2024

Les Fake news, une menace pour la mémoire collective, les valeurs communes et la confiance dans les institutions
Les Fake news constituent une menace pour la mémoire collective, les valeurs communes et la confiance de la société dans ses institutions, a indiqué, mercredi à Rabat, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid. S’exprimant lors d’une réunion organisée par le ministère -Département de la Communication- sur le thème « La lutte contre les Fake news : approches et regards croisés », M. Bensaid a affirmé que le Maroc, sous la sage conduite de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est convaincu que la construction d’une société consciente et immunisée passe par l’instauration d’un environnement médiatique sain, où triomphe l’information fiable et sûre. Dans le contexte de la révolution numérique, l’accès à l’information fiable est de plus en plus menacé, a-t-il estimé, ajoutant que « l’information n’est plus seulement une nouvelle, mais est devenue un outil pouvant être mobilisé pour semer la discorde, déformer les faits, porter atteinte aux institutions et affaiblir l’immunité nationale. Selon lui, l’espace médiatique et numérique au Maroc, à l’instar des autres pays, connaît des mutations rapides qui ont une incidence sur le mode de production et de consommation de l’information, ainsi que sur les modèles connus de production et de diffusion de l’information. La diffusion rapide de l’information, dans le contexte des changements imposés par la « révolution numérique », implique la perturbation du processus de vérification des informations, ce qui augmente le nombre des fake news et des rumeurs et, par ricochet, peut aboutir à la désinformation et à la falsification des faits, a-t-il fait observer. À cet égard, le ministre a fait savoir que « ce contexte nécessite le renforcement des médias publics et privés nationaux et la production de l’information de manière transparente et rapide », soulignant l’importance de soutenir la presse d’investigation spécialisée dans la vérification des faits (fact-checking), considérée comme la première ligne de défense de la crédibilité de l’information. Cette rencontre, a-t-il relevé, constitue une reconnaissance que la lutte contre la désinformation ne peut aboutir qu’à travers la conjugaison des efforts et la complémentarité des visions entre les différents secteurs et domaines, mettant l’accent sur l’importance pour les jeunes de passer de la consommation passive des informations à une attitude plus critique et analytique. Revenant sur les principales étapes du processus de renforcement de la liberté d’expression et de consolidation du rôle de la presse professionnelle au Maroc, il a souligné que le développement institutionnel et législatif du Royaume a renforcé le rôle de la presse professionnelle en matière d’accompagnement et de sensibilisation du citoyen, notant que la Constitution de 2011 a couronné ce processus en réaffirmant le droit à une presse libre, plurielle et responsable. Le Maroc poursuit le développement de son cadre légal régissant les métiers de la presse et des médias, tout en renforçant les mécanismes dédiés à la promotion du modèle économique des entreprises médiatiques, a-t-il soutenu. M. Bensaid a, de même, fait valoir que les entreprises médiatiques se doivent de redoubler d’efforts afin de combler le fossé numérique en garantissant le droit du public à l’information et en protégeant la société des dangers relatifs aux fake news, à travers la vérification des faits (fact-checking) et le développement de l’esprit critique. Le ministère est pleinement engagé à renforcer l’éducation aux médias à travers plusieurs initiatives, formations et guides pédagogiques élaborés par le l’Institut supérieur de l’information et de la communication (ISIC), a-t-il affirmé. Cette rencontre, qui réunit les différents acteurs institutionnels et professionnels du secteur, ainsi que des experts dans les domaines de l’information et du numérique, s’inscrit dans la continuité des efforts déployés par le ministère en vue de faire face à certains phénomènes, dont les fake news, à travers une approche sociale et durable, basée sur le dialogue, la coopération et le partage d’expériences et des bonnes pratiques. MAP 17 Décembre


