Le soutien gouvernemental exceptionnel accordé au secteur de la presse et de l’édition prendra fin mars prochain, après la mise en œuvre du nouveau décret précisant les conditions et modalités permettant de bénéficier du soutien public aux secteurs de la presse, de l’édition, de l’impression et de la distribution, a indiqué, mardi, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid.
Intervenant lors d’une réunion de la Commission de l’enseignement, de la culture et de la communication à la Chambre des représentants consacrée à plusieurs thématiques liées au secteur de la presse dont “les normes adoptées pour l’octroi du soutien à la presse”, M. Bensaid a précisé que ce soutien vise à renforcer le modèle économique de l’entreprise de presse, à l’encourager à investir aux niveaux national et international et à améliorer les conditions socio-économiques des journalistes et des employés du secteur.
Après avoir passé en revue les dispositions du nouveau décret précisant les conditions et modalités permettant aux secteurs de la presse, de l’édition, de l’impression et de la distribution de bénéficier de l’aide publique, M. Bensaid a affirmé que la condition pour la presse écrite quotidienne régionale d’employer quatre journalistes professionnels afin de bénéficier du soutien public vise à augmenter le nombre de journalistes exerçant dans le secteur.
Le ministre a appelé, à cet égard, les entreprises de presse à créer des pôles régionaux en vue de consolider leur présence au niveau régional et promouvoir la presse spécialisée.
Concernant les mécanismes de mise en oeuvre de l’aide publique, M. Bensaid a expliqué qu’un accord-programme sera signé dans ce sens, soulignant que “l’objectif de cette aide est de préserver les emplois dans les entreprises de presse”.
En présentant les données chiffrées relatives au soutien exceptionnel à la presse, M. Bensaid a précisé que le montant de ce soutien a atteint 325 millions de dirhams en 2024, consacré notamment à supporter la masse salariale et au paiement des cotisations de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) et de l’impôt sur le revenu, indiquant que ce soutien a débuté en 2020, suite aux répercussions de la pandémie de Covid-19 sur les entreprises de presse, avec un montant de 164 millions de dirhams au profit des entreprises de presse travaillant dans un cadre légal et déclarant leurs journalistes à la CNSS.
L’aide forfaitaire attribuée au secteur de la presse et de l’édition a atteint 35 millions de dirhams en 2024, outre 1,4 million de dirhams destinés au soutien à la presse partisane, a-t-il précisé, relevant que 9 millions de dirhams ont été alloués au secteur de l’imprimerie et 30 millions au secteur de l’édition en 2023, ainsi que 9 millions de dirhams à l’impression en 2024, alors que le secteur de la distribution n’a bénéficié d’aucune aide, compte tenu du débat autour du modèle économique en relation avec la nature desdites entreprises.
Cette réunion a été l’occasion de se pencher sur la situation du secteur audio-visuel, tout particulièrement sur les étapes de création d’un Pôle audiovisuel public unifié “Holding” et la gestion des entreprises nationales de communication audiovisuelle publique pour la production externe et commune de programmes et de films télévisés.
MAP 07 Janvier 2025

M. Bensaid: le ministère œuvre à créer un environnement juridique stable et transparent pour la pratique journalistique
Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a affirmé, lundi 08/09/2025 à la Chambre des conseillers, que le ministère œuvre à la mise en place d’un environnement juridique stable et transparent pour la pratique journalistique, de manière à assurer l’efficacité de l’autorégulation de la profession. Présentant le projet de loi N° 26.25 relatif à la réorganisation du Conseil national de la presse (CNP), M. Bensaid a relevé que la capitalisation de l’expérience actuelle de l’autorégulation s’effectue dans le respect des garanties légales et démocratiques encadrant le secteur et garantissant la continuité de ses institutions représentatives. Ce texte législatif, a-t-il souligné, s’appuie sur les conclusions des travaux de la commission provisoire chargée de la gestion du secteur de la presse et de l’édition, créée conformément à la loi N°15.23, à l’issue des consultations qu’elle a menées avec les différentes instances professionnelles concernées, “dans le cadre de l’approche participative adoptée par la commission”. Et de préciser que ce projet de loi vise à consolider les acquis de la loi précédente (N° 90.13), à préserver le caractère professionnel et indépendant du CNP tout en maintenant ses attributions essentielles, et à introduire des amendements structurels et procéduraux “répondant aux contraintes apparues dans la pratique, notamment en matière de renouvellement des structures du Conseil” Parmi les nouveautés du texte, le responsable gouvernemental a cité l’adoption de définitions juridiques des notions fondamentales liées au Conseil, telles que le comité de supervision, l’organisation professionnelle ou encore l’éditeur, la clarification et l’élargissement des missions du CNP, ainsi que l’élargissement du champ institutionnel des partenariats. Le texte prévoit également de porter la durée du mandat des membres du Conseil de quatre à cinq ans, avec la possibilité d’un renouvellement unique, et d’introduire une nouvelle condition exigeant que chaque membre jouisse de ses droits civils et politiques, ce que la loi n° 90.13 ne prévoyait pas, a-t-il expliqué. En outre, M. Bensaid a indiqué que le champ des motifs de révocation des membres du Conseil a été élargi pour inclure désormais les condamnations disciplinaires ou judiciaires pour des crimes ou délits liés à l’extorsion, l’escroquerie, la corruption, l’abus de pouvoir, la trahison, le trafic de drogue, les actes terroristes, le viol, l’exploitation sexuelle de mineurs ou les crimes contre ascendants et descendants. De même, la perte des droits civils et politiques ou de la qualité sur la base de laquelle le membre a été désigné, élu ou mandaté, entraîne la fin de son mandat, a-t-il noté, ajoutant que la décision de révocation est désormais du ressort de l’assemblée générale et non plus du Conseil. Par ailleurs, le projet de loi stipule l’ajout de “la situation en matière de déontologie professionnelle” comme axe central du rapport annuel, aux côtés des indicateurs relatifs à la liberté d’exercice journalistique et aux conditions de la presse et des journalistes, ce qui constitue, selon le ministre, “un accent renforcé sur la dimension déontologique dans la pratique journalistique et au sein des institutions médiatiques”. S’agissant du fonctionnement du Conseil, M. Bensaid a indiqué qu’en cas d’impossibilité de renouvellement de ses structures, une commission spéciale est instituée comme mécanisme légal pour éviter tout vide institutionnel. Les missions de cette commission, présidée par le magistrat membre du Conseil, prennent fin dès l’annonce des résultats définitifs des élections et des désignations des représentants des journalistes professionnels et des éditeurs. Le ministre a aussi précisé que le nombre des membres du Conseil a été réduit à 19, contre 21 dans la loi précédente: sept représentants des journalistes professionnels, neuf représentants des éditeurs et trois représentants des institutions et instances. Le projet de loi encadre par ailleurs les procédures électorales concernant les représentants des journalistes professionnels et celles de désignation des éditeurs, à travers un “comité de supervision” institué par l’assemblée générale et chargé de statuer sur toutes les questions susceptibles de surgir lors des opérations électorales et de désignation. En vertu du même texte, la commission provisoire chargée de la gestion du secteur de la presse et de l’édition fait office d’organe de supervision transitoire qui veille à la préparation, à l’organisation et à la proclamation des résultats définitifs des élections des représentants des journalistes professionnels et des éditeurs, a-t-il noté, précisant que cette commission est présidée par un magistrat désigné par le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire. Cette disposition “constitue une mesure législative visant à garantir la continuité institutionnelle et à éviter toute nouvelle entrave au travail du CNP”, a fait remarquer M. Bensaid, ajoutant que le projet de loi confère à la commission provisoire “une mission spécifique et limitée dans le temps, qui prend fin dès l’installation du nouveau Conseil, élu et organisé conformément à ses dispositions”. MAP 08 Septembre