Le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a affirmé, lundi 08/09/2025 à la Chambre des conseillers, que le ministère œuvre à la mise en place d’un environnement juridique stable et transparent pour la pratique journalistique, de manière à assurer l’efficacité de l’autorégulation de la profession.
Présentant le projet de loi N° 26.25 relatif à la réorganisation du Conseil national de la presse (CNP), M. Bensaid a relevé que la capitalisation de l’expérience actuelle de l’autorégulation s’effectue dans le respect des garanties légales et démocratiques encadrant le secteur et garantissant la continuité de ses institutions représentatives.
Ce texte législatif, a-t-il souligné, s’appuie sur les conclusions des travaux de la commission provisoire chargée de la gestion du secteur de la presse et de l’édition, créée conformément à la loi N°15.23, à l’issue des consultations qu’elle a menées avec les différentes instances professionnelles concernées, “dans le cadre de l’approche participative adoptée par la commission”.
Et de préciser que ce projet de loi vise à consolider les acquis de la loi précédente (N° 90.13), à préserver le caractère professionnel et indépendant du CNP tout en maintenant ses attributions essentielles, et à introduire des amendements structurels et procéduraux “répondant aux contraintes apparues dans la pratique, notamment en matière de renouvellement des structures du Conseil”
Parmi les nouveautés du texte, le responsable gouvernemental a cité l’adoption de définitions juridiques des notions fondamentales liées au Conseil, telles que le comité de supervision, l’organisation professionnelle ou encore l’éditeur, la clarification et l’élargissement des missions du CNP, ainsi que l’élargissement du champ institutionnel des partenariats.
Le texte prévoit également de porter la durée du mandat des membres du Conseil de quatre à cinq ans, avec la possibilité d’un renouvellement unique, et d’introduire une nouvelle condition exigeant que chaque membre jouisse de ses droits civils et politiques, ce que la loi n° 90.13 ne prévoyait pas, a-t-il expliqué.
En outre, M. Bensaid a indiqué que le champ des motifs de révocation des membres du Conseil a été élargi pour inclure désormais les condamnations disciplinaires ou judiciaires pour des crimes ou délits liés à l’extorsion, l’escroquerie, la corruption, l’abus de pouvoir, la trahison, le trafic de drogue, les actes terroristes, le viol, l’exploitation sexuelle de mineurs ou les crimes contre ascendants et descendants.
De même, la perte des droits civils et politiques ou de la qualité sur la base de laquelle le membre a été désigné, élu ou mandaté, entraîne la fin de son mandat, a-t-il noté, ajoutant que la décision de révocation est désormais du ressort de l’assemblée générale et non plus du Conseil.
Par ailleurs, le projet de loi stipule l’ajout de “la situation en matière de déontologie professionnelle” comme axe central du rapport annuel, aux côtés des indicateurs relatifs à la liberté d’exercice journalistique et aux conditions de la presse et des journalistes, ce qui constitue, selon le ministre, “un accent renforcé sur la dimension déontologique dans la pratique journalistique et au sein des institutions médiatiques”.
S’agissant du fonctionnement du Conseil, M. Bensaid a indiqué qu’en cas d’impossibilité de renouvellement de ses structures, une commission spéciale est instituée comme mécanisme légal pour éviter tout vide institutionnel. Les missions de cette commission, présidée par le magistrat membre du Conseil, prennent fin dès l’annonce des résultats définitifs des élections et des désignations des représentants des journalistes professionnels et des éditeurs.
Le ministre a aussi précisé que le nombre des membres du Conseil a été réduit à 19, contre 21 dans la loi précédente: sept représentants des journalistes professionnels, neuf représentants des éditeurs et trois représentants des institutions et instances.
Le projet de loi encadre par ailleurs les procédures électorales concernant les représentants des journalistes professionnels et celles de désignation des éditeurs, à travers un “comité de supervision” institué par l’assemblée générale et chargé de statuer sur toutes les questions susceptibles de surgir lors des opérations électorales et de désignation.
En vertu du même texte, la commission provisoire chargée de la gestion du secteur de la presse et de l’édition fait office d’organe de supervision transitoire qui veille à la préparation, à l’organisation et à la proclamation des résultats définitifs des élections des représentants des journalistes professionnels et des éditeurs, a-t-il noté, précisant que cette commission est présidée par un magistrat désigné par le président délégué du Conseil supérieur du pouvoir judiciaire.
Cette disposition “constitue une mesure législative visant à garantir la continuité institutionnelle et à éviter toute nouvelle entrave au travail du CNP”, a fait remarquer M. Bensaid, ajoutant que le projet de loi confère à la commission provisoire “une mission spécifique et limitée dans le temps, qui prend fin dès l’installation du nouveau Conseil, élu et organisé conformément à ses dispositions”.
MAP 08 Septembre 2025

Lancement du programme national de formation au numérique et à l’IA au profit des enfants
Le programme national de formation au numérique et à l’intelligence artificielle (IA) au profit des enfants a été lancé, lundi à la Maison des jeunes Hassnouna de Tanger. Ce projet, dont la cérémonie du lancement a été présidée par la ministre déléguée auprès du Chef du gouvernement chargée de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, Amal El Fallah Seghrouchni, et le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaïd, s’inscrit dans le cadre de la mise en oeuvre des Hautes Orientations de SM le Roi Mohammed VI, visant à permettre aux générations montantes d’acquérir les compétences numériques de l’avenir. Ce programme, dont la première phase a démarré simultanément dans douze villes représentant les régions du Royaume, a également pour objectif de renforcer la culture technologique, réduire la fracture numérique et développer un système national de formation capable d’accompagner les profondes transformations du monde digital. Il fait l’objet d’une convention-cadre de partenariat, signée le 8 mars 2025 entre le ministère de la Transition numérique et de la Réforme de l’administration, le ministère de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, le ministère de l’Économie et des Finances, ainsi que le Centre international d’intelligence artificielle du Maroc (AI Movement), relevant de l’Université Mohammed VI Polytechnique (UM6P), et placé sous l’égide de l’UNESCO en tant que centre de catégorie II. Ce programme fait également partie intégrante de la stratégie nationale “Maroc Digital 2030”, qui vise à bâtir un Maroc numérique avancé et inclusif, où les jeunes générations seront en mesure de conduire l’avenir de l’IA et du développement durable. S’exprimant à cette occasion, Mme Seghrouchni a affirmé que le lancement de ce programme s’inscrit dans le cadre de la volonté de son département de mettre en œuvre un ensemble de programmes et d’initiatives visant à encourager les jeunes talents marocains et à accompagner les compétences dans les domaines liés à la numérisation, aux technologies de l’information et à l’IA. À cet égard, la ministre a rappelé que la stratégie nationale “Maroc Digital 2030” ambitionne de faire du Maroc un pays producteur du numérique, tout en veillant à soutenir les talents nationaux dans ce domaine. Ce programme de formation, a-t-elle enchainé, est un dispositif intégré et complet, comprenant des cours et des ateliers qui visent à développer les compétences des enfants et des groupes cibles dans les différentes régions du Royaume, à les sensibiliser aux concepts fondamentaux de l’IA, et à mettre en place un système de formation durable après la diplomation de la première promotion de formateurs. La ministre a souligné que le lancement officiel de ce programme contribue à renforcer l’accès au monde numérique, en s’appuyant sur des outils pédagogiques simplifiés et accessibles à tous, tout en garantissant une utilisation sûre et responsable des technologies numériques et des outils de l’IA, ce qui permet de réduire la fracture numérique, en particulier parmi les enfants. Elle a, par ailleurs, affirmé que ce programme ambitieux constitue un modèle réussi de partenariat stratégique, dans lequel chaque partenaire a apporté son expertise et ses ressources en vue d’atteindre un objectif commun: permettre à toutes les catégories d’âge dans toutes les régions du Royaume d’accéder aux connaissances numériques et à l’IA et d’en tirer pleinement parti, tout en tenant compte des spécificités de chaque territoire. La ministre a exprimé sa conviction quant à l’impact positif de ce programme, qui contribuera non seulement au développement des compétences et des talents des enfants et des jeunes, mais aussi à la préparation d’une génération apte à relever les défis de l’avenir, dans un monde où le rythme de la transformation numérique ne cesse de s’accélérer. Pour sa part, M. Bensaïd a souligné l’importance cruciale de ces formations dans un contexte mondial marqué par l’essor du numérique et de l’IA, insistant sur le fait que le monde évolue aujourd’hui à un rythme accéléré, dominé par les technologies émergentes, et que le Maroc doit y prendre part de manière active et engagée. Le ministre a noté que ces programmes constituent un levier essentiel pour doter les jeunes des compétences nécessaires à la maîtrise des outils numériques et à l’adaptation aux mutations technologiques qui transforment nos sociétés. Il a également indiqué que ce domaine suscite à la fois des défis, des interrogations et parfois même des appréhensions légitimes, soulignant que c’est précisément pour répondre à ces enjeux que ce programme a été mis en place, afin d’accompagner la jeunesse marocaine et de renforcer sa confiance dans l’avenir numérique du pays. M. Bensaid a, dans ce cadre rappelé que l’objectif est d’encadrer ces transformations avec une vision claire, en misant sur la formation, l’innovation et la créativité comme piliers d’un développement durable et inclusif. Il a, par ailleurs, établi un parallèle avec le sacre historique des Lionceaux de l’Atlas au Mondial U20, qu’il a qualifié de symbole d’un travail collectif, structuré et persévérant sur le long terme, affirmant que cette réussite sportive doit servir d’exemple dans d’autres domaines, en particulier celui des technologies numériques. À noter que la première phase du programme a démarré à la suite d’une session de formation des formateurs organisée, du 16 au 20 juin à l’UM6P, au profit de 65 formateurs issus des Maisons des jeunes participant à cette première étape. Le programme sera progressivement généralisé à l’ensemble des Maisons des jeunes du Royaume, après évaluation de la phase pilote, afin d’en garantir la pérennité et d’élargir son impact à un nombre croissant d’enfants. MAP 20 Octobre



