Une convention de partenariat portant sur la couverture d’événements sportifs a été signée, mercredi 10/01/2024 à Rabat, entre le ministère de la Jeunesse, de la culture et de la communication, l’Association nationale des médias et des éditeurs (ANME), la Fédération royale marocaine de football (FRMF) et le Comité national olympique marocain (CNOM).
Cette convention a été paraphée par le ministre de la Jeunesse, de la culture et de la communication, Mohamed Mehdi Bensaid, le président de l’ANME, Driss Chahtane, le président de la FRMF, Fouzi Lekjaa et le président du CNOM, Faïçal Laraichi.
Dans une déclaration à la presse en marge de la cérémonie de signature, M. Bensaid a indiqué que cette convention de partenariat intervient dans le sillage de l’annonce de l’organisation par le Maroc de la Coupe du monde 2030 et de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) en 2025.
« Ce partenariat vise une meilleure organisation du travail des journalistes pour leur permettre de couvrir les événements sportifs prévus au Maroc et à l’échelle internationale, à l’instar de la CAN et des Jeux olympiques Paris 2024 », a-t-il fait savoir.
La première étape qui verra la concrétisation de cet accord est la Coupe d’Afrique des nations 2023 prévue en Côte d’Ivoire où les journalistes marocains représenteront le Royaume de la meilleure des manières, a-t-il souligné, notant que son département est mobilisé pour accompagner la mise en œuvre de cette convention signée entre la FRMF, le CNOM et l’ANME.
Il a fait savoir que la délégation des journalistes marocains en Côte d’Ivoire sera la plus importante en termes de nombres, relevant que grâce à cette convention, les représentants des médias nationaux bénéficieront d’un soutien et d’un accompagnement pour faciliter leur travail sur le terrain.
« Il s’agit d’une première expérience qui sera évaluée et généralisée pour permettre aux journalistes marocains de bénéficier des meilleures conditions pour exercer leur travail », a-t-il noté, estimant que le rôle des journalistes est important au vu de l’intérêt que suscite le sport en général et l’équipe nationale de football en particulier auprès de tous les Marocains.
Pour sa part, le président de l’ANME, Driss Chahtane a relevé que cette convention de partenariat est une feuille de route susceptible de professionnaliser davantage le travail des journalistes marocains au niveau international, ajoutant qu’elle constitue une étape importante pour la couverture médiatique d’événements sportifs à l’échelle internationale.
« C’est la première fois qu’une délégation officielle des représentants des médias nationaux sera en Côte d’Ivoire pour couvrir la Coupe d’Afrique des nations », a-t-il noté, ajoutant que le rôle des médias, notamment les journalistes sportifs, est de refléter la dynamique de développement du sport national en général et du football en particulier.
La première étape de la mise en œuvre de cette convention sera la couverture de la CAN par les journalistes marocains qui bénéficieront sur place de conditions favorables pour accomplir leur mission, en termes de logement et de logistique, dans le but de contribuer au rayonnement du football marocain lors de cette compétition continentale, a-t-il souligné, notant que les journalistes représenteront également un soutien important pour les performances de l’équipe nationale lors de cet événement sportif.
MAP 10Janvier 2024
La lutte contre la diffamation et l’extorsion, une responsabilité collective
La lutte contre la diffamation et l’extorsion demeure une responsabilité collective partagée qui concerne l’ensemble des acteurs institutionnels et de la société, a souligné, samedi 30/03/2024 à Rabat, un parterre de chercheurs et de juristes. Lors d’une conférence organisée par le site d’information “Barlamane.com” sous le thème “La diffamation et les causes nationales justes, de la contrainte à l’opportunité”, ces intervenants ont affirmé que la lutte contre ce phénomène exige la prise d’une batterie de mesures juridiques et institutionnelles, du fait que ce fléau porte gravement atteinte aux individus, aux institutions et aux causes nationales justes. Dans ce sens, le ministre de la Jeunesse, de la Culture et de la Communication, Mohamed Mehdi Bensaid, a indiqué, à l’ouverture de cette rencontre, que le phénomène de la diffamation est devenu une problématique mondiale, dont le traitement ne relève pas seulement de la responsabilité des gouvernements, mais concerne les sociétés dans leur ensemble, notant que de nombreux pays ont pris une série de mesures pour y faire face. Il a fait remarquer que certaines parties instrumentalisent aujourd’hui le progrès technologique et les libertés existantes à des fins personnelles à travers la diffusion de “fake news”, insistant sur l’impératif du renforcement du corps journalistique pour qu’il puisse fournir des informations fiables et vérifiées et faire prévaloir les principes d’objectivité et de crédibilité. Le ministre a aussi mis l’accent sur l’importance du travail journalistique sérieux, de la formation et de la formation continue des professionnels des médias afin de contrer les “fake news” véhiculées avec pour visée de nuire aux individus et aux institutions nationales, relevant que le gouvernement est déterminé à œuvrer de concert avec l’ensemble des acteurs et institutions médiatiques pour surmonter certaines problématiques en lien avec la diffamation et l’extorsion. Le président de la Commission provisoire pour la gestion des affaires du secteur de la presse et de l’édition, Younes Moujahid, a, pour sa part, indiqué que tout le monde est appelé à relever les défis majeurs liés aux “fake news” et aux contrevérités véhiculées au sujet des causes nationales justes, à leur tête la question de l’intégrité territoriale du Royaume. Il a souligné la nécessité de disposer de médias nationaux forts afin de faire face à la fausse propagande, à la diffamation et à la manipulation de l’opinion publique, à l’aune du développement technologique accéléré et de l’intelligence artificielle qui menacent les médias classiques. M. Moujahid a relevé, à ce titre, l’importance d’une action collective organisée et en mesure de faire face aux défis futurs qui s’imposent dans ce domaine, notamment pour l’industrie de la presse et des médias. De son côté, Lahcen Haddad, professeur à l’Université Mohammed V de Rabat, a estimé que les plateformes des réseaux sociaux ont contribué à des mutations sociétales majeures et favorisé la création d’un espace de libertés très ouvert ayant permis l’émergence de nouveaux acteurs, soutenant que l’usage irresponsable de ces libertés a porté atteinte aux droits acquis. Et d’ajouter que l’une des raisons de la propagation des “fake news” est l’émergence des réseaux sociaux qui a conduit à la consécration de la culture de l’information “instantanée” et à la floraison du discours populiste qui propose des solutions faciles. Il a appelé, dans ce cadre, à la nécessité de revitaliser le débat politique, de surveiller et d’assurer le suivi du phénomène des “fake news” pour mieux le contrecarrer, tout en veillant à la moralisation du travail journalistique afin de restaurer la confiance en les médias et à l’adoption des lois nécessaires pour lutter contre la diffamation et l’extorsion. Dans le même ordre d’idées, Mme Karima Sellam, avocate au Barreau de Casablanca, a fait observer que le phénomène de la diffamation est d’une actualité pressante du fait qu’il importune le destinataire en raison de son impact négatif sur les citoyens, notant que cette question a gagné davantage d’acuité dans le sillage de la révolution numérique et de la facilité de l’accès “instantané” au monde virtuel et à l’information. Elle a souligné l’importance du rôle des médias et l’impératif d’améliorer le paysage médiatique afin de lutter contre ce phénomène qui fait florès sur les réseaux sociaux, relevant le rôle qui échoit aux partis politiques en matière d’encadrement et de formation. Mme Sellam a rappelé les dispositions juridiques prévues par la législation marocaine à l’effet de valoriser et d’améliorer l’arsenal juridique dédié à protéger la vie privée des individus, notamment les dispositions du Code pénal qui prévoient des sanctions à l’encontre de toute atteinte à la liberté individuelle. Les autres intervenants ont relevé que les institutions marocaines s’emploient à endiguer ce phénomène qui porte atteinte aux valeurs et à l’essence même de la société, soulignant la nécessité de développer l’arsenal juridique pour lutter contre ce fléau. Ils ont fait observer que les médias jouent, aux côtés des institutions et des partis politiques, un rôle central dans l’encadrement des citoyens pour les orienter vers des informations fiables et crédibles, estimant que la diffamation et l’extorsion constituent une “nouvelle guerre” contre la conscience des peuples. Les intervenants ont, en outre, appelé à la diversification, via les plateformes des réseaux sociaux, de l’offre de sensibilisation pour la lutte efficace contre les “fake news” et le maintien de l’ordre public, et à l’institutionnalisation de la lutte contre la diffamation et l’extorsion pour capitaliser les acquis institutionnels. Ils ont estimé que la lutte contre le système complexe de la diffamation et de l’extorsion requiert la mise en place d’un système plus élaboré et structuré, soutenant que cette lutte suppose, pour être efficace, une symétrie au niveau des formats (une vidéo contre une autre, par exemple), comme au niveau des supports pour que l’acte diffamatoire diffusé sur Facebook, par exemple, soit combattu sur la même plateforme. Cette conférence a été marquée par l’annonce de la création de l’Observatoire marocain de lutte contre la diffamation et l’extorsion, qui se chargera du traitement des questions en lien avec ces deux phénomènes à l’échelle nationale et de la détection des pratiques qui visent à porter atteinte aux causes nationales justes. MAP 31 Mars