Communiqué de presse

Communiqué de presse

Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie 2020 du patrimoine culturel établie par le Ministère de la Culture et de la Communication et notamment sa composante relative à la préservation, la mise en valeur et la promotion du patrimoine archéologique, la Direction du Patrimoine Culturel a réservé au site de Zilil (Dchar Jdid, Asilah), qui revêt une importance historique et archéologique indéniable, un projet de mise en valeur comprenant plusieurs axes d’interventions. Ce projet est financé en partie dans le cadre de l’accord maroco-italien de conversion de la dette en investissements publics et bénéficie d’une donation du groupe « Arbai-Ibn Bachir » qui a généreusement pris en charge le budget global de l’acquisition du terrain du site qui s’élève à 7 000 000.00 Dh.

Une fois la procédure de l’acquisition du terrain entamée, les interventions concernant le volet « recherches » ont débuté et une première mission a été effectuée du 08 au 30 septembre 2017 par une équipe composée de techniciens italiens (Université de Sienne) et d’archéologues marocains (Direction du Patrimoine Culturel et Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine).

L’intervention technique, menée par la partie italienne (Université de Sienne) en concertation avec le côté marocain, a consisté en la réalisation, à l’aide d’un drone, d’une couverture de photographies aériennes de l’ensemble du site et de son environnement immédiat, destinées à des fins photogrammétriques et planimétriques. D’autre part, des prospections géophysiques ont été accomplies sur une superficie globale de six hectares répartie entre le site et sa zone non aedeficandi. Les images préliminaires issues de ces prospections et concernant le site proprement dit s’avèrent riches d’informations sur la nature des structures enfouies et sur la complexité de l’urbanisme qu’a connu la ville de Zilil au cours de sa longue histoire allant du 4ème s. avant J.-C. jusqu’aux débuts du 5ème s. après J.-C. Dans la zone non aedeficandi, les quelques secteurs prospectés se sont également révélés positifs : vestiges construits et plusieurs anomalies correspondant à des tombes ou à des fours antiques. A la lumière de ces résultats encourageants, des prospections géophysiques sont déjà programmées pour le printemps 2018 pour couvrir toute la zone dont la superficie atteint 10 hectares.

Parallèlement à ces opérations, et dans la même perspective de mise en valeur du site, l’équipe marocaine composée de Mohammed Benhaddou (archéologue et conservateur du site archéologique de Zilil), Abdelaziz El Khayari (professeur de l’archéologie et de l’histoire antique à l’INSAP) et Wafae Meddah (archéologue à la Direction du Patrimoine Culturel) s’est chargée d’entamer des recherches archéologiques visant à enrichir nos connaissances et à compléter nos informations sur le site et ses alentours. A cet égard, des prospections terrestres ont permis de repérer une dizaine de sites de différentes époques dans les abords immédiats de Zilil. L’un d’eux serait une grande villa romaine d’après l’importance des structures visibles (fûts de colonnes, élévations de murs effondrées et blocs de taille). Des interrogations sur l’approvisionnement en eau de la ville, et surtout de la grande citerne alimentant les thermes publics, ont débouché sur la découverte de structures partielles d’un aqueduc dont il a été possible de restituer le tracé et le point de départ.

            Au cours de l’intervention destinée à documenter et à réexaminer les fameuses bases honorifiques réutilisées dans l’une des tours de la porte nord-ouest de la ville tardive (4ème s. après J.-C.), l’équipe marocaine découvre une base inédite portant une dédicace à l’empereur Elagabal (218 – 222 après J.-C.) dont le nom a été complètement martelé. L’inscription parfaitement conservée révèle à nouveau le nom complet de la ville. Le déchiffrement et l’étude de trois autres inscriptions, cette fois-ci funéraires, ont permis d’obtenir des informations fort intéressantes sur la diversité ethnique des Zilitains au 1er siècle après J.-C. (Numides (amazighs), Européens et orientaux).

            Ces résultats prometteurs des différentes interventions sont de nature à renouveler l’intérêt scientifique pour le site de Zilil et à ouvrir de nouvelles perspectives de recherches. Par ailleurs, le projet global de mise en valeur dirigé par la Direction du Patrimoine Culturel et dans lequel s’inscrivent ces premières actions contribuera sans doute, une fois achevé, à une dynamique de développement local durable.

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